Parfois, c’est une prise de conscience brutale. Tu réalises d’un coup, au détour d’une réunion ou d’un trajet en métro, que tu n’en peux plus. Que tu fais semblant. Que ce que tu fais t’ennuie, t’épuise, t’irrite. Mais le plus souvent, ce sentiment s’installe lentement. Il se glisse entre les interstices de ton quotidien : une fatigue persistante, un agacement flou, une impression de tourner en rond. Tu ne peux pas vraiment l’expliquer aux autres, parce que toi-même, tu n’arrives pas à mettre de mots dessus. Alors tu continues. Parce que “ce n’est pas si grave”. Parce que “tout le monde vit ça”. Parce que tu ne veux pas faire de vagues.
1/ Quand tu sens que quelque chose ne va plus plus
Ce n’est pas toujours brutal. Parfois, ça peut être long. Ce sont des lundis qui deviennent de plus en plus lourds. Des soirs où tu n’arrives pas à décrocher, mais où tu ne sais même plus pourquoi tu te bats. Ces moments où tu réalises que tu parles de ton job avec détachement. Ou bien avec une colère que tu ne t’expliques pas.
Tu continues, bien sûr. Tu remplis ton rôle, tu avances. Mais quelque chose a bougé. Une forme de décalage s’est installée entre toi et ce que tu fais. Tu as beau essayer de te remotiver, te rappeler pourquoi tu as choisi ce métier… ça ne prend plus.
Ce n’est pas de la paresse, ni une crise d’ado tardive. Le genre de ressenti qu’il faut écouter, car il ne disparaît pas avec un week-end ou une prime. Bien sûr, il peut avoir mille causes : un manager toxique, une surcharge, une perte de sens, un ennui profond. Mais peu importe la cause exacte, ce qui compte, c’est d’admettre que tu ne vibres plus.

2/ Ce que ce malaise dit de toi
Tu peux avoir aimé ce que tu fais. Tu peux y avoir cru à fond au départ. Mais on change. Nos envies, nos priorités, notre rapport au monde évoluent. Ce qui faisait sens hier ne résonne plus aujourd’hui. Ce n’est pas une trahison. C’est une évolution.
Parfois, c’est aussi une prise de conscience brutale. Tu réalises que tu as choisi ce métier pour de “mauvaises” raisons. Pour faire plaisir à ta famille. Parce que c’était rassurant. Parce que tu voulais cocher une case sociale. Mais cette case, aujourd’hui, tu ne t’y sens plus du tout.
Et il y a ce moment précis où tu n’arrives plus à faire semblant. Où chaque jour devient une négociation intérieure entre ce que tu ressens et ce que tu montres.
3/ On change, c'est normal que son métier ne suive pas toujours
Ce que tu ressens aujourd’hui n’invalide pas tes choix d’hier. Peut-être que ce métier, tu l’as aimé. Peut-être qu’il te correspondait parfaitement à 22 ou 25 ans. Peut-être que tu y as beaucoup appris. Mais aujourd’hui, tu n’es plus exactement la même personne. Tes priorités ont évolué. Tes besoins aussi. Ce que tu tolères, ce que tu veux, ce que tu refuses.
Mais tu as le droit de réajuster ta trajectoire. De remettre du mouvement. D’oser poser la question : est-ce que ce que je fais me convient encore ? Est-ce que je pourrais faire autrement ? Et surtout : qu’est-ce que je suis prêt à changer, à court ou moyen terme, pour me sentir à nouveau aligné ?

4/ Que faire concrétement quand ton métier ne te plait plus ?
Étape 1 : mettre à plat ta situation actuelle
Avant toute chose, il faut te poser. Pas forcément longtemps, mais avec lucidité. Réserve-toi une demi-journée, un carnet, un endroit calme. Note sans filtre ce qui te fatigue dans ton poste actuel. Pas juste “mon job ne me plaît plus”, mais plus précisément :
- Quelles missions te vident ?
- Quelles situations te stressent ?
- Quelles personnes ou dynamiques te tirent vers le bas ?
- Et à l’inverse : y a-t-il des moments, même rares, où tu prends encore un peu de plaisir ?
Étape 2 : explorer les marges de manœuvre (avant de tout quitter)
Tu ne peux pas savoir si c’est ton métier lui-même qui ne te convient plus ou seulement son contexte tant que tu n’as pas essayé de faire bouger certaines choses. Ce peut être :
- Demander une répartition différente des tâches
- Solliciter un changement d’équipe ou de manager
- Revoir ton organisation horaire ou ton rythme (télétravail, jour off…)
- Chercher à évoluer vers un poste connexe.
Et si ton entreprise ne permet aucune adaptation ? Alors oui, le départ devient une option sérieuse. Mais il mérite d’être préparé.
Étape 3 : Trouve ta direction
Tu n'as peut-etre pas un projet défini. Mais tu as des interets qui te parlent. Plonge dans ces idées pour élargir ta vision. Lis des témoignages, écoute des podcasts, explore Linkedln, parle à des gens et va à des évenements. Cherche une direction qui te motive et fais le premier pas
.
Étape 4 : demander un accompagnement extérieur
Changer de voie est souvent plus facile quand on est accompagné. Tu peux :
- Faire un bilan de compétences,
- Consulter un coach spécialisé,
- Contacter un conseiller APEC,
- Rencontrer des associations ou structures locales qui accompagnent les transitions.
Un professionnel t’aidera à objectiver les choses, à dégager des pistes réalistes, à transformer ton flou en cap.
Tu peux aussi te faire accompagner par ton médecin si tu es à bout. Un arrêt temporaire n’est pas un échec. C’est parfois la seule façon de reprendre ton souffle et de décider avec clarté.
Étape 5 : structurer ton plan de sortieape
Si tu ne peux pas quitter ton poste immédiatement, prépare-toi. Mets en place un plan discret mais concret :
- Mets de l’argent de côté si possible,
- Forme-toi à côté (avec ton CPF, en ligne, gratuitement),
- Améliore ton profil LinkedIn, mets ton CV à jour,
- Développe ton réseau, commence à postuler, même en test.
Conlcusion : ce n'est pas un échec de vouloir autre chose. C'est un début.
Tu n’as pas besoin d’avoir toutes les réponses aujourd’hui. Mais tu peux, dès maintenant, te donner le droit de chercher mieux. Mieux pour toi, pour ton équilibre, pour ton énergie, pour ton avenir.
